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Vincent Jaquet

Historique
Qui était Vincent Jaquet, de Vesin? : Le voleur  aux mille roses     

Le fi1s d'un mercenaire.
L'enfant qui naît en 1849 est un être chétif et le médecin qui le soigne pense qu'il ne survivra pas. Il gardera toujours une silhouette
élancée, dégingandée, de vieux renard mal nourri. II faut dire que la famille est pauvre, misérable même. Son père conduit une voiturette tirée par un âne. Il est colporteur de tout: paniers, boutons, lacets, savons et autres, nécessaires de ferme. Il Y a sept ans qu' il bourlingue sur les routes du canton. Mais; il traîne avec lui les souvenirs de plus de vingt ans de vagabondages sur les champs de bataille de l'Europe. Engagé comme mercenaire volontaire dans l'armée du roi de Naples, il a combattu en Italie, en Hollande, en Sicile.
Après avoir déserté, il est rentré au pays, mais. Il cultive la nostalgie de cette vie hasardeuse.
Il aime le risque. l'alcool, la rapine. Jamais en place. Il abandonne sa famille pour la retrouver à l'occasion. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir cinq enfants et d'être condamné plusieurs fois aux travaux forcés pour vol d'usage. La mère de Vincent devrait être son équilibre, son réconfort. Hélas! elle va suivre son mari dans' ses turpitudes. Elle n’a pas le choix, tresseuse de paille, elle doit vendre sa marchandise. Elle n'arrive pas  à nouer les deux bouts: le vol sera l’ultime ressource. Vincent apprend avec elle à se débrouiller en dévalisant les fermes, poulaillers, jardins, les cheminées et fumoirs,  tout, en quête de victuailles de quoi se nourrir...
Ecole buissonière
L'école sera pour lui une malédiction tragique. Il est battu jusqu'au sang par son maître trop zélé à le corriger. Dans  ces conditions, il préfère hanter la forêt plutôt que de recopier les devoirs ou apprendre ses leçons. A l'âge de 9 ans, il rejoindra Fribourg tout seul,  à pied, pour visiter ses parents emprisonnés.
Le champion de l’accordéon.
Garçon de ferme, vannier, il passe rapidement d'une place à l’autre après plusieurs petits coups de  main. Il apprend  à jouer de l'harmonica. On le réclame pour les fêtes. Les jeunes dansent autour de lui. Il passera plus tard à l'accordéon. Quelle belle occasion de rentrer tard, de jouer les noctambules' : Il vit de rapines', dort dans. les écuries. Les. lumières ne sont pas éteintes, que le démon du vol le reprend. Il subtilise de tout: du linge, des jambons, des sacs de blé, des moutons, des arbres! Il faut bien survivre! Il sera condamné à six semaines de détention sur un chantier de la Gruyères. Cette fois, on le surveille. Il veut refaire sa vie. Il est bourré de remords, ce n'est pas un voleur qui s'assume le Jaquet, il pleure. Il partira pour la Romandie avec une bonne résolution: plus jamais de prison.
Le casse-cou de la tour.
Tout va le ramener vers le vol. Il n'a pas de travail, il est  vagabond. Et pourtant, il a fait des efforts. Il a gardé des moutons à Saint-Aubin, mais il en a prélevé un pour lui. Il découvre une caisse, à l'arrière d'un char, l'occasion est trop belle. C'est du linge. Il l'apporte à  mère. Le vol est découvert. Arrêté par un gendarme, il lui fausse compagnie. Il dormira sur un sapin pour échapper aux recherches. Mes les policiers de Morat le captureront. Cette fois c'est la prison à Estavayer, dans le donjon. Il s’échappera deux fois de cette tour. Il a fabriqué une corde avec ses draps: 30 mètres de vide! Il manque un long bout pour atteindre le sol. Tant pis, il saute. Les gendarmes n'en reviendront pas, l'oiseau s'est envolé.
Un sentimental  nostalgique
Après des pérégrinations dans toute la Suisse romande, i  sera condamné à quatre ans de réclusion. En apprenant cela, il se constitue prisonnier. I1est bon notre voleur, il a du sentiment. Le bagne de dix-huit mois sera atroce, au chantier de Monsalvens. Le forçat tombe malade, son père meurt. Mais; il a appris avec un autre prisonnier l'art de confectionner des faux billets, de contrefaire les signatures, de transformer n'importe quel papier en excellent passeport  timbré. A sa sortie de prison, il veut essa­yer son art. Il ira même jusqu’à Lyon, la France l'accueillera comme un pauvre suisse rejeté par la société. Il passe les frontières: un outil sur l'épaule. Souvent, le mal du pays le tenaille. Il voudrait revoir sa mère qui l'avait rejeté. Il a un compte à régler avec son cœur. Il revient à Vesin. C'est le retour de l'enfant prodigue. Il veut vivre honnêtement.
Le Robinson de la liberté.
Au:début, tout va bien, mais il se sont tout -\ coup une mission. Voler pour les pauvres, voi1  un but dans la vie. Des jambons, des victuailles, du linge, tout pour des malheureux dans la misère. Il se taiIle une excellente réputation auprès de plusieurs familles dans la gêne, mais aussi sa tête est mise à prix. La police le re­cherche. A Aumont justement, on l'a vu entrer clandestinement dans une maison. Perquisition complète, rien. Il était tout simplement dans le bahut sur lequel était assis le gendarme fatigué. Il rêve de liberté, il trouve alors une solution à la Robinson. S'ensevelir disparaître dans, la forêt des Verdières près de son village. Voila l'idéal. Il peut visiter sa mère, il connait tout le pays comme sa poche. La vie est douce, loin du monde, dans les fourrés impénétra­bles. Mais il faut manger, il fait froid la nuit. Le rêve durera trois mois, il doit revenir la réalité, c'est à dire au vol pour subsister.
Vendu par son ami.
Il voyage dans' le canton de Vaud. Il a failli être tué par un propriétaire qui a ouvert le feu, les plombs vengeurs ont criblé son panier. C'est de nouveau son bon cœur qui va lui jouer un tour. pendable. Il rencontre un ami "Carillon" un vagabond comme lui, père de onze enfants. Sa famille est dans la misère. Qu' à cela ne tienne, Vincent volera pour ravitailler tout le monde. Cependant, .une somme est promise à qui permettra d’arrêter notre voleur. La tentation est trop forte, Carillon le vendra aux gendarmes. Il est arrêté   l'auberge du Poisson à la Chiésaz. L'épopée est finie. Il est condamné par le tribunal de Payerne  à quatre ans de prison pour des- vols estimés   532 francs. A Estavayer le jugement  sera encore plus sévère: six ans de réclusion. Pour toute défense, il dira simplement: Je n'ai pas versé de sang.
Des roses pour la vie.
L'expiation commence à Lausanne où il purge sa peine. Mais il garde un souvenir merveilleux de la prison de Payerne. Le géolier, sa femme, sa fille, tout le monde l'aide, le comprend. Il commence à écrire ses mémoires. C'est pour lui une excellente occupation.
A Fribourg, il apprends le décès de sa mère: rupture dans sa vie. Elle morte sans un mot pour lui. Dorénavant, il doit se
prendre en charge. Il ne tardera pas' à connaître une pauvre fille Elise, qui vient le visiter au bagne. Elle aussi a connu la prison, mais elle veut s'en sortir. Ils décident de se marier. Le voilà un homme, il a retrouvé sa dignité. Tout le monde se liguera pour que le projet réussisse. Le syndic de Vesin demande une remise de peine, il a promis de l'accueillir à  son retour. La commune lui donne même une terre  à défricher où, après son mariage, il pourra construire sa maison. Il est également désigné comme Taupier de la commune pour un salaire de 350 fr. C'est le bonheur! Il se passionne pour la culture des roses. Le jardin devant les fenêtres est couvert de roses. Jaquet de Vesin, le voleur n'a plus qu'une ambition: devenir le meilleur jardinier du canton. Il cultive, pour les vendre, il crée plusieurs variétés de roses, il a nommé l'une d'elles: "Liberté".
 
Ses vieux jours
A la fin de sa vie, fatigué de sa vie de bohème, ; il réussit tout de même à se sédentariser et se maria. Il se construisit une maisonnette et se consacra à la culture des roses. Tiré de cette vie et de cette reconversion, des auteurs et compositeurs broyards en firent une œuvre musicale sous le nom du "voleur aux mille roses" qui rencontra un énorme succès lors de son enregistrement publique à Domdidier par la télévision suisse romande en 1982.
Ainsi vécut à Vesin Vincent Jaquet, ce personnage hors du commun qui au crépuscule de sa vie, dicta ses mémoires au curé Gapany et aux révérendes sœurs Ursulines qui en firent un recueil .
Les personnes qui désireraient acquérir cet ouvrage "Les Mémoires de Vincent Jaquet"

peuvent le commander auprès de l'imprimerie Borcard à Estavayer-le-lac

adresse Internet:  journal [journal@lerepublicain.ch]

le prix du livre est de Fr. 20.- frais d'envoi compris.

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